Année climatique 2023 : intérêt de la fertilisation associée au service d’une souveraineté alimentaire responsable !
1 - 2023 : une année climatique très hétérogène
Le bilan climatique de l’année qui vient de s’achever est très hétérogène dans l’Hexagone et pour le moins bouleversé dans l’ensemble. Météo France place 2023 comme l’année la plus chaude après 2022 depuis le début du XXème siècle. A cela s’ajoute une quantité annuelle inégale et une répartition des pluies très perturbée par rapport à la moyenne depuis 30 ans.
En outre, deux phénomènes majeurs affectent l’agriculture :
- dans un premier temps le décalage des températures estivales vers l’automne ainsi que la remontée précoce des températures en fin d’hiver (nous avons bien constaté trop de douceur en ce mois de Février) nuisent au cycle des végétaux.
- Dans un second temps, les fortes pluies de la fin d’année 2023 et début 2024 ont empêché nombreuses interventions dans les parcelles agricoles, et parmi elles les semis de céréales d’hiver qui ont significativement baissé par rapport à la moyenne depuis 5 ans : -7,5% de blé tendre et -15,7% d’avoine notamment. Météo France fait le constat suivant : « Les cumuls de pluie du 15 octobre au 31 décembre 2023 ont atteint des valeurs records sur les Hauts-de-France, le Grand Est, en Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes. La pluviométrie a été une fois et demie à deux fois au-dessus de la normale en octobre et novembre sur ces régions." Ce phénomène a provoqué dans les régions citées des inondations de parcelles semées à l’automne, provoquant une asphyxie racinaire et une grande difficulté de germination et de levée. On peut d’ores-et-déjà imaginer que ces parcelles feront face à des baisses de rendement.
Selon les scientifiques et les météorologues, ce que nous venons de vivre en 2023 n’est pas une exception et risque de devenir plus fréquent que dans le passé. Il est ainsi pertinent de se poser la question de l’évolution des besoins de l’agriculture moderne (nouvelles solutions produits et itinéraires culturaux) pour pallier les nouvelles contraintes climatiques.
2 - Le concept de la fertilisation associée
Depuis plus de 30 ans déjà les chercheurs, les scientifiques, les agronomes se penchent, étudient, analysent, testent, … de nouvelles voies pour améliorer l’efficience des matières fertilisantes. Une meilleure absorption par les plantes des éléments nutritifs et par conséquent une moindre perte dans l’environnement de ces mêmes éléments. Ainsi, notre connaissance plus approfondie du monde du vivant (rendue possible par une meilleure observation du fonctionnement des plantes et de leurs interactions avec leur environnement) a ouvert la voie à des nouvelles technologies en agriculture : les technologies biostimulantes ! Les premiers biostimulants ont souvent été des mono-technologies utilisées seules sans association: extraits d’algues, extraits de plantes, sous-produits animaux, micro-organismes, produits minéraux, …
L’accueil et l’engouement sociétal pour ces innovations naturelles biostimulantes a été et est toujours d’une ampleur sans précédent.
Par ailleurs, les crises politiques et la course à la souveraineté et la sécurité alimentaires, les changements climatiques, les changements de mode de production, les cahiers des charges de plus en plus exigeants, une pression sociétale qui pousse à une production plus responsable, sont autant de défis pour les agriculteurs qui cherchent à la fois à s’intégrer dans un mode de production nouveau tout en préservant des niveaux de rendement et de qualité indispensables à des revenus décents.
Ceci nous a poussé à explorer davantage, en associant ensemble des technologies plus connues comme les fertilisants organiques ou minéraux avec les technologies biostimulantes. Associer le meilleur des technologies fertilisantes à de nouvelles technologies biostimulantes issues de notre meilleure connaissance du monde du vivant nous a paru progressivement une évidence. Ceci est d’autant plus vrai que le contexte global auquel la filière agricole et les agriculteurs sont confrontés est de plus en plus contraignant notamment en lien avec un réchauffement climatique indiscutable (voir point 1).
Les résultats scientifiques et agronomiques des associations de technologies sont très probants et nous donnent raison quant aux synergies d’action. Autrement dit, l’association de fertilisants organiques et minéraux avec des biostimulants permet de lisser et d’optimiser le résultat même lors d’aléas climatiques importants.
Nous pouvons même imaginer d’aller plus loin et de renforcer le concept de la « fertilisation associée » avec des associations synergiques de plusieurs familles biostimulantes, de nouvelles familles biostimulantes (ex : microalgues), de plusieurs technologies fertilisantes voire de différentes techniques culturales ou de programmes culturaux (voir point 3)… pour mieux s’adapter aux nouvelles contraintes climatiques, agronomiques, … !
3 - Les solutions et les technologies que COMPO EXPERT propose en grandes cultures
Segment des traitements de semences
L’extrait de l’algue Ecklonia maxima riche en équivalent auxines, dans une formulation spécifique pour application en traitement de semences, joue le rôle d’une assurance levée même en conditions difficiles. Un enracinement plus rapide et une levée plus dense permet de bien couvrir le sol avant l’arrivée de l’hiver par exemple pour le blé tendre d'hiver.
Segment de la fertilisation starter ou des engrais starters
Le Bacillus amyloliquefaciens associé aux engrais granulés et micro-granulés et appliqué lors du semis à proximité de la graine, est une aide précieuse à la germination/levée rapide ainsi qu’à une meilleure valorisation des engrais starters à travers deux effets principaux :
Stade critique des grandes cultures en sortie d’hiver
Les extraits de l’algue Ecklonia maxima en sortie d’hiver, toujours grâce aux équivalents auxines, permet de « requinquer » une culture mal implantée par exemple à cause d’une pluviométrie trop abondante que nous connaissons depuis l’automne 2023. Le développement important du système racinaire permet de redynamiser la culture et de favoriser son développement malgré des conditions hivernales dures (trop humides dans le cas de l’automne 2023 / hiver 2024)
Implantation des cultures de printemps
Pour les cultures de printemps, appliqués à un stade précoce (4-6 feuilles du maïs par exemple), les équivalent auxines contenus massivement dans les extraits de l’algue Ecklonia maxima provoquent un déséquilibre hormonal entre les auxines et les cytokinines. Pour revenir à un équilibre hormonal (auxine/cytokinine), la plante réagit en développant son système racinaire, les cytokinines étant produites dans les méristèmes racinaires. Le système racinaire ainsi développé va par la suite permettre à la plante de mieux explorer le sol à sa disposition pour une meilleure efficience d’absorption des éléments nutritifs.
Lutte contre les stress hydriques et thermiques
Les essais agronomiques menés plusieurs années de suite prouvent l’intérêt de la silice biodisponible hautement concentrée quant à la résistance aux à-coups thermiques et le manque d’eau.
Pour les plantes dites « accumulatrices » comme les céréales (monocotylédones), la silice s’accumule sous forme de couches dans les parois cellulaires de l’épiderme (feuilles, tiges, racines) et forme comme un « double vitrage ». Les couches de silice qui se forment au niveau de la cuticule permettent à la plante de réguler sa transpiration notamment en période de stress hydrique ou d’épisode caniculaire. La tolérance à la chaleur et à la sécheresse est ainsi renforcée avec des résultats très intéressants sur le rendement (voir graphique du point 2)
4 - Les solutions et les technologies que COMPO EXPERT propose en Vigne, Arboriculture et Maraîchage
En phase de repos végétatif/plantation automne et/ou printemps l’association de biostimulants contenant à la fois des Bacillus amyloliquefaciens et également des extraits de l’algue Ecklonia maxima ont un intérêt pour booster la croissance racinaire et accélérer le démarrage :
- Les deux technologies biostimulantes associées dans un gel organique pour le pralinage des plants de vigne et des arbres en racines nues donnent des résultats très satisfaisants en adéquation avec les attentes des filières vigne et arboriculture. Les essais agronomiques convergent vers une réduction des pertes et de la mortalité, une reprise rapide des plants et arbres, une meilleure vigueur et une homogénéité plus marquée du vignoble ou du verger
- Les deux technologies biostimulantes associées dans un produit liquide pour application en sortie d’hiver pour les vignes et vergers installés ou bien lors de la plantation des arbres et plants de vigne, donnent des résultats similaires.
- En phase de croissance végétative : notre meilleure connaissance du monde du vivant et notre expérience et R&D longues de plusieurs dizaines d’années, ouvre la possibilité à une multitude de solutions pertinentes en adéquation avec les besoins contemporains de l’agriculture :
Lutte contre les stress hydriques et thermiques avec des solution à base de Silice
Pour les plantes à faibles besoins en silice comme les cultures pérennes, la silice va aussi jouer un rôle dans l’amélioration physiologique et la lutte contre les stress hydriques et thermiques. S’il n’y a pas d’accumulation de silice pour rigidifier les parois cellulaires comme pour les monocotylédones, la silice joue un rôle important dans la limitation de la perte d’eau par les dicotylédones : la silice assimilable est acheminée vers les feuilles et vient rigidifier et renforcer les stomates ; il s’en suit moins de perte d’eau par le végétal, la culture n’a pas besoin de limiter son feuillage et de perdre des feuilles pour mieux gérer son hydrométrie, une meilleure physiologie végétale est observée induisant un meilleur fonctionnement général en conditions de stress hydrique et thermique, il s’en suit plus de photosynthèse, et in fine un meilleur rendement, des propriétés organoleptiques améliorées, et une durée de conservation allongées.
Accéder au produit à base de Silice pour la vigne et l'arboriculture
Lutte contre les coups de soleil
Certains minéraux naturels comme le talc de Luzenac dans l’Ariège, sont très utiles en production fruitière et en vigne. Le broyage mécanique de cette roche naturelle sans aucune altération d’ordre chimique ou thermique donne un produit fini de qualité alimentaire E553b, spécialement élaboré et formulé pour les applications foliaires sur vigne et en arboriculture. Appliqué par pulvérisation avant les épisodes de chaleurs, le talc crée sur le végétal un film blanc protecteur qui réfléchit les rayons du soleil à l’instar des maisons peintes en blanc en méditerranée. Ce film réfléchit donc la température au niveau du végétal de 3 à 5 degrés environ et améliore le « confort » de la culture, qui au lieu de se bloquer pour se protéger, continue le processus de photosynthèse pour un meilleur rendement commercial et pour un meilleur goût (grâce à la production de fructose par exemple).
Phases critiques d’initiation physiologiques des organes
Enfin de nouvelles familles de biostimulants ont vu le jour à base des plus vieux organismes vivants sur terre, les microalgues. Le contenu cellulaire (ou complexe CE-SPX illustré ci-dessous) de certaines microalgues spécifiques, est très riche en composants naturels tels que des antioxydants, des détoxifiants, des vitamines, des polysaccharides, des polyphénols, des équivalents hormones, des acides aminés libres … Ces métabolites s’avèrent particulièrement utiles pour limiter les désordres physiologiques provoqués par différents stress abiotiques, et permettent au végétal d’exprimer tout son potentiel génétique. De par cette composition particulièrement adaptée aux besoins des phases d’initiation physiologiques des organes comme l’histogénèse des nouveaux tissus, la rhizogenèse des racines , la floraison, … l’extrait de ces microalgues spécifiques doit idéalement être appliqué en amont des stades d’initiation jugés critiques, comme la floraison par exemple.
En conclusion, dans un contexte géopolitique très particulier qui remet la souveraineté alimentaire au centre des priorités, pour répondre à des attentes sociétales fortes sur des conduites culturales alternatives, et pour s’adapter à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes observées ces dernières années, la fertilisation associée au sens large (appliquée en association de technologies ou dans un programme) représente un axe de travail très prometteur pour l’agriculture de demain !